L’uniforme socialiste est requis pour témoigner de l’orthodoxie de sa foi en l’évangile bien-pensant social-démocrate ! Il l’est d’autant plus lorsque cette foi est chancelante, que la mascarade, aussi clinquante et discrète soit-elle que l’une de ces « gay prides » si chères à Anne Hidalgo, ne revêt d’autre finalité qu’électoraliste pour dissimuler sous l’épaisseur du fard les tristes réalités.
Les historiens désignent cette comédie humaine sous le terme de : SYSTEME BRUANT. D’où vient il, que signifie-t-il, quel est son but ?
On trouve la meilleure définition de ce système sur le site spécialisé « le blog des villes » :
Pour ce spécialiste de l’élégance masculine, il est très simple : « votre mise peut-être banale, mal pensée ; vous la faîtes oublier par un accessoire voyant. Pour que le résultat soit à la hauteur de vos espérances, vous portez constamment cet accessoire au point qu’on finira par vous identifier à lui. C’est ça le système Bruant : un minimum d’effort pour un maximum d’effet. »
Aristide Bruant (1851-1925), chansonnier – comédien et animateur propriétaire des cabarets très courus du Montparnasse de la fin du XIXe, figure désormais, un siècle après sa disparition, au panthéon des grands poètes de sa génération. Aucune anthologie poétique digne de ce nom ne fait l’impasse sur ses œuvres.
Derrière l’animateur de cabaret, à la voix puissante et grave, derrière le provocateur qui s’était fait une spécialité singulière d’insulter les clients de ses cabarets, se cachait un docte connaisseur de l’argot parisien, avec ses élisions déroutantes et raccourcis, qui en avait appris l’usage dans sa jeunesse par la pratique de la rue, mais en avait approfondi et étudié passionnément toute l’histoire et l’évolution au fin fond des bibliothèques.
S’il composait sans trop de sophistication les mélodies de ses chansons, toujours rudimentaires, il mettait beaucoup plus d’application et de soins dans la rédaction de ses vers, puisqu’il rapporta que l’écriture de chacune de ses ritournelles équivalait à sept mois de travail pour trouver le juste mot et réussir la rime parfaite . La postérité a gardé le souvenir de ses compositions et interprétations, puisque un grand auteur-compositeur du XXe siècle, Georges BRASSENS, le chante aux côtés des plus grands, HUGO, LAMARTINE et d’autres aussi prestigieux dans ses albums consacrés au grands poètes français, reprenant ses titres comme « Belleville Menilmontant », « A la Place Maubert », « A la goutte d’or » ; alors que « Nini peau de chien » – son œuvre la plus illustre – est entrée dans le patrimoine populaire universel et que la marche militaire qu’il avait composée lors de son service militaire à Melun, « V’la l’cent-treizième qui passe » figure dans le répertoire règlementaire de l’armée française.
Un artiste adulé et reconnu donc, que son art a rendu riche, puisqu’il devint propriétaire d’un château et des terres qui le ceinturaient, où il vécut et termina sa vie entouré d’une nombreuse domesticité.
Malgré cette réussite, il reste le chantre de la langue populaire, la langue de la rue, et nourrit sa poésie des chaos de la vie des gens simples, de ce peuple d’ouvriers, d’artisans, de commerçants qui vivaient encore à Paris dont ils constituaient le sel et le charme. Au nombre de cette populace, c’est vers les déclassés, les marginaux, les voyous que vont ses sympathies, nourrissant ses vers de leur révolte, leur violence et leur haine.
A ce titre, on lui attribue la paternité de la « chanson réaliste » française, qui connaîtra son apogée quelques décennies plus tard avec Edith PIAF, mais dont l’influence est toujours prégnante dans la création contemporaine.
Car son engagement à gauche est indiscutable ; il connaît son apogée lorsqu’il présente sa candidature aux élections législatives de 1898 à BELLEVILLE, où se sont déroulés les étapes marquantes de sa carrière. Ses affiches de campagne portent la logorrhée habituelle ; il est « le candidat du peuple, pour lequel voteront « tous les ennemis de la féodalité capitaliste ». Au vu des résultats médiocres de l’élection, qui mettent un terme à sa carrière politique, ses arguments ont moins convaincu que ses prestations sur scène.
Le souvenir le plus insolite qui reste de ce personnage hors norme imprègne durablement l’imaginaire progressiste : c’est la tenue adoptée, tant sur scène que dans la vie courante : après le gilet à fleurs de bonne coupe et le chapeau haut de forme sur mesure de ses débuts, il change de personnage à l’occasion de ses débuts au « CHAT NOIR » en 1881. Désormais, il arbore une tenue de garde-chasse : vareuse de velours côtelé noir avec culotte assortie ; une paire de grosses bottes noires qu’il pose sur les tables des clients en interprétant ses chansons ; et surtout, surtout une chemise et un cache-nez écarlates, une immense cape noire, et un feutre noir à larges bords.
Désormais, il ne quittera plus cette tenue et la rendra à jamais consubstantielle au personnage qu’il interprète.. Lorsqu’il commande à son ami le peintre TOULOUSE-LAUTREC de concevoir et réaliser les affiches publicitaires placardées à l’occasion des grands évènements qu’il organise, le génie du peintre en fait des œuvres d’art immortelles, puisqu’elles associent à jamais écharpe rouge écarlate et feutre noir à larges bords à BRUANT : par association d’idées, feutre et écharpe signifient BRUANT ; et BRUANT, c’est le peuple, la lutte des classes, la gauche révolutionnaire, l’espoir d’une humanité meilleure, d’un grand soir, et d’une vie nouvelle.
C’est ce que les historiens appellent le « système Bruant » ; pour nos progressistes contemporains en déshérence, revenus de toutes leurs illusions, sans valeurs ni morale, menés par le seul appâts de la conquête du pouvoir et d’une carrière de premier plan, le chapeau noir et l’écharpe rouge constituent donc le signe ultime de leur engagement « wokiste » gauche toute .
Alors, après le tee-shirt révolutionnaire à la gloire du « Che Guevara » de leur jeunesse, après leur soutien au « Grand bond en avant » et à la « Révolution culturelle » maoïste et leurs 150 millions de victimes (sans parler de l’innommable campagne d’ « Elimination des Quatre Fléaux » avec le génocide de milliards de moineaux chinois et les 45 millions de personnes mortes de faim qu’elle entraîna !), après leur soutien à Pol-Pot et à l’éradication révolutionnaire d’un tiers de la population cambodgienne, après leur soutien sans faille à l’impérialisme soviétique, ses « goulags », ses déportations massives de peuples asservis et privés de droits d’expression, ses 100 millions de victimes, s’il faut, pour faire encore illusion, revêtir – comme BLUM puis MITTERRAND, leurs leaders charismatiques – le feutre noir et l’écharpe rouge, aucun problème. Le plus révolutionnaire d’entre eux, Jean-Luc MELENCHON, est bien passé par cette étape obligée avant de franchir la borne ultime du « keffieh » sur la tête et de brandir le CORAN pour convertir à l’islamo-gauchisme les masses d’incroyants de la fachosphère encore non créolisés.
Car ainsi chemine le « progressisme » : plus il tue, viole, torture, accumule charniers et autodafés, plus il déporte, soumet, juge, condamne, humilie, rabaisse, ruine, détruit et appauvrit, plus il ment et manipule, plus il est grand et vertueux. Car; dans sa magnanimité infinie, détenteur de toutes les vérités, il fait le bonheur des peuples malgré eux !