Le SYNDICAT DE LA MAGISTRATURE, monstre tout droit sorti des entrailles de l’idéologie révolutionnaire soixante-huitarde, a voulu extraire le Magistrat de l’archétype classique issu de la REVOLUTION FRANCAISE, c’est-à-dire un ou une citoyen(ne) neutre, sans passion ni parti pris, appliquant mécaniquement une loi expression de la volonté populaire majoritaire, votée par sa représentation parlementaire. Dans le concept révolutionnaire français, nul besoin de magistrats professionnels qui ont durant les siècles monarchiques appliqué une JUSTICE de classe où les traitements infligés différaient en fonction des conditions sociales des mis en cause et de leur appartenance à la noblesse, au tiers état ou au clergé ; des Magistrats élus par le Peuple, issus du Peuple, se devaient d’appliquer les lois pénales de la République, sans qu’interviennent leur sentiment ni leur engagement personnel.
Pour la Justice égalitaire révolutionnaire de 1789, la personnalité et les sentiments du Magistrat sont prohibés : il devait dégager les éléments constitutifs d’une infraction, et lorsque celle-ci était constituée, prononcer la sentence prévue par le Code criminel. Dans un but égalitaire, et afin que chacun soit condamné en fonction de l’infraction commise et non de sa personnalité, de son état de fortune, de sa religion ou de l’influence de sa famille et de ses proches, les circonstances atténuantes ou aggravantes étaient bannies.
Tout au long du XIXeme siècle et de la première partie du XXeme siècle, en raison des changements de régimes politiques, entre monarchie, empire et république, les Magistrats ont insidieusement remis la main sur le procès pénal et par la réintroduction des circonstances atténuantes ou aggravantes, dont les champs d’application furent sans cesse élargis tant dans le nombre des infractions concernées que dans l’appréciation plus ou moins élevées laissée au Juge de minorer ou majorer les peines, ont réintroduit les principes d’inégalité et d’inéquité dans la justice pénale, tares qui avaient valu aux Parlements d’ancien régime la détestation du peuple et coûté leur tête à nombre de magistrats !
Le SYNDICAT de la MAGISTRATURE a introduit dans notre droit la notion que le MAGISTRAT est un acteur la révolution prolétarienne ; son rôle n’est pas de dire le droit, il est de combattre les tenants et les représentants des castes dominantes pour faire triompher la révolution sociale et politique, quels que fussent les faits objectifs : le pauvre a toujours raison contre le riche, l’ouvrier contre son exploiteur, la femme contre l’homme, l’enfant contre ses parents …
C’est à cette fontaine idéologique qu’ont été abreuvés les jeunes magistrats formés par l’ENM de BORDEAUX ; cette justice idéologique qui confie au magistrat le rôle de COMMISSAIRE DU PEUPLE en charge d’assurer au sein de la société le triomphe de la révolution prolétarienne au prix de l’injustice assumée, est magnifiquement résumée dans un texte, connu sous le nom de « Harangue d’Oswald Baudot », qu’un simple substitut du Procureur de la République prononça devant de jeunes magistrats qui venaient d’être installés au Tribunal de Grande Instance de MARSEILLE, résumé de l’idéologie de classe du SYNDICAT DE LA MAGISTRATURE dont BAUDOT fut l’un des animateurs (le garde des sceaux Jean Lecanuet voulut le faire citer disciplinairement devant le Conseil Supérieur de la Magistrature, mais il renonça devant la levée de bouclier corporatiste des magistrats ; recul désastreux pour la Justice française, qui renforça le Syndicat de la Magistrature et nous a conduit à la situation que nous connaissons aujourd’hui) (suite…)